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nouvafrique

21 septembre 2012

ARRÊT SUR PROPOS Mali : Panne de leadership à

ARRÊT SUR PROPOS

Mali : Panne de leadership à Bamako

20 septembre 2012, par Webmaster

 Sur les antennes de la chaîne française France 24, le médiateur de l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne, le président du Faso, Blaise Compaoré, a fait un diagnostic sans complaisance de la situation au Mali. « Je pense que, pour l’instant, le problème est à Bamako… », a-t-il lâché, avant d"enfoncer davantage le clou : « C’est probablement, parce qu’il manque un leader actuellement dans ce processus du côté du Mali ». Véritablement il ne s’agit pas d’une nouveauté, en tant que telle. Seulement, pour une fois, le médiateur a décidé de vendre publiquement le mal dont souffre le Mali, c’est-à-dire l’absence d’un leader à même de surpasser les intérêts partisans de politiques et de militaires, pour porter le destin du pays. Souvenons-nous que c’est de ce mal que le capitaine Amadou Haya Sanogo et ses camarades ont accusé (à tort ou à raison), le général Amadou Toumani Touré pour le déposer le 22 mars 2012. Il est vrai que le capitaine semble être gratifié d’une certaine influence au sein de sa troupe. Mais son leadership, pour le peu de temps qu’il a passé au pouvoir, a plutôt servi à son rayonnement personnel. 
C’est d’ailleurs la même fierté, presque maladive de l’homme, qui justifie ses immixtions intempestives dans les feuilles de route de sortie de crise, concoctées par des voisins solidaires du Mali et préoccupés de leur propre sécurité.
Malheureusement encore pour ce pays, l’attelage Dioncounda Traoré-Cheikh Modibo Diarra est en panne de fermeté et de réalisme. Si bien que le navire bamakois a plusieurs capitaines à bord. Or, selon la maxime, il ne peut y avoir plus d’un capitaine dans un bateau. En marine également, il est dit que « Le navire qui n’obéit pas au gouvernail devra obéir aux écueils ». Le pays de Modibo Keïta a donc besoin d’un gouvernail déterminé. Et l’honneur naturel revient au président par intérim. C’est à Dioncounda Traoré de s’assumer pleinement, au lieu de vouloir jouer à l’équilibriste. La gestion du pouvoir, soit-elle intérimaire, exige une bonne dose de leadership : initiative, confiance en soi, entre autres. Pour le moment, sa requête auprès de la CEDEAO, dans l’optique d’une intervention militaire pour reconquérir le Nord de son pays, telle que formulée, ressemble à un scénario hollywoodien. 
Et même à Hollywood, les guerres se mènent à partir d’une base. Sans être un militaire, le président Traoré devait savoir ce B.A.- BA des opérations guerrières. 
Cela lui aurait évité de demander une intervention presque magique de la CEDEAO. « Bamako voudrait avoir les troupes de la CEDEAO, mais il ne souhaite pas les avoir dans le Sud du pays », a indiqué le médiateur Blaise Compaoré. « Il est impossible pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’être efficace, si elle n’a pas d’aéroport, d’antenne médicale et de transmission dans cette région. Si elle n’a pas aussi un dispositif qui permet d’éviter que les mouvements armés, par des infiltrations, puissent déstabiliser Bamako, où il y a des ambassades des pays qui vont s’engager et aussi la représentation de la CEDEAO. Tout cela fait que la CEDEAO veut intervenir, mais en tant que partie malienne », a-t-il dit, clair et net. Un petit cours de première année d’école de guerre ? La balle est désormais dans le camp de Bamako.

Koumia Alassane KARAMA

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21 septembre 2012

DIVERGENCES ENTRE LA CEDEAO ET LE MALI

Modibo Diarra rencontre Blaise Compaoré à Paris

20 septembre 2012, par Webmaster

 

Avant de quitter la France, le président du Faso, Blaise Compaoré, a accordé une audience au Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, le jeudi 20 septembre 2012 à Paris. Les deux personnalités ont évoqué la question sécuritaire, particulièrement au Nord-Mali et les points de discordance entre le plan d’intervention militaire de la CEDEAO et celui des forces armées maliennes.

 

 Présent à Paris dans le cadre d’une visite d’amitié, le président du Faso, Blaise Compaoré, s’est entretenu avec le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, hier jeudi 20 septembre 2012. A sa sortie d’audience, le chef du gouvernement malien a confié avoir discuté avec le médiateur Compaoré, de la souffrance des populations civiles maliennes, particulièrement des habitants des zones occupées par les groupes combattants au Nord-Mali. M. Diarra a exprimé l’impatience des Maliens et de son gouvernement pour une intervention pouvant aider son pays à « arrêter le plus rapidement les souffrances des populations du Nord » tout en préservant le 
mieux possible la vie des personnes qui seront commises dans une éventuelle intervention militaire. Il a rappelé les « discordances qui existent entre les propositions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et celles des militaires maliens, dans les plans d’intervention au Nord-Mali ». A ce sujet, le président du Faso avait indiqué que les autorités maliennes souhaitaient un déploiement des forces de la CEDEAO, plutôt dans la partie occupée du pays que dans le Sud libre, ce qui est, à ses yeux, impossible du point de vue technique et opérationnel. La rencontre de Paris a permis au médiateur ouest africain et au chef de gouvernement malien « d’essayer de comprendre exactement quels sont les points de blocage » du processus de déploiement des forces de la CEDEAO.

Une rencontre politique pour trancher

Le Premier ministre Diarra a fait comprendre que la CEDEAO dispose certes d’un plan, mais que les militaires maliens disposent du leur. « Bien sûr, la CEDEAO a proposé un plan de sortie de crise. Ce plan de sortie de crise a été discuté avec les militaires maliens qui, eux- aussi, avaient un plan de sortie de crise qui décrivait dans les détails le genre d’aide dont ils ont besoin », a-t-il dit. Devant ce blocage, le Premier ministre malien dit n’avoir aucune solution. « Les solutions probables , si on les connaissait, il n’y aurait pas eu de crise », a-t-il confessé. Il suggère aussi qu’on ne cherche pas à privilégier l’un des plans, en l’occurrence celui de la CEDEAO, par rapport à l’autre. « Nos soldats ont participé à des efforts de la CEDEAO, par le passé. Aujourd’hui, c’est le Mali qui a des problèmes. La CEDEAO doit venir à son secours . Il faut donc s’inscrire dans ce contexte et non dans les velléités de qui décide, de qui fait quoi, a-t-il dit. En définitive, il propose une réunion des leaders politiques afin de trouver « une espèce de raccordement » pour que les deux plans coïncident et permettent une intervention rapide. C’est à peu près ce que proposait le médiateur Compaoré, à sa sortie d’audience avec le président français, François Hollande. « Nous allons poursuivre les discussions pour voir dans quelles mesures nous (CEDEAO et Mali) allons nous entendre sur une opération conjointe », avait-t-il soutenu. On tend donc vers une rencontre, soit du groupe de contact sur le Mali, soit un mini-sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO.

Mouor Aimé KAMBIRE
Envoyé spécial à Paris

20 septembre 2012

Mali : pourquoi les soldats ont disjoncté à Diabali


Des soldats maliens patrouillent non loin de la frontière mauritanienne, en mai 2012
© AFP

La thèse d’une vengeance perpétrée par une unité mixte de gendarmes et de bérets verts de l’armée de terre, pourrait expliquer le massacre de Diabali, dans la nuit du 8 au 9 septembre.

Check-point de Diabali, près de Ségou ? Le 10 septembre, une mission d’enquête militaire a été dépêchée sur place pour faire la lumière sur la mort des 16 membres (9 Mauritaniens et 7 Maliens) de la confrérie islamique de la Dawa tués dans la nuit du 8 au 9 septembre par des soldats qui, selon nos informations, appartenaient à une unité mixte de gendarmes et de bérets verts de l’armée de terre.

À Bamako, où les autorités affirment ne pas être en mesure d’avancer une explication précise, une source militaire estime que les soldats impliqués dans ce massacre pourraient avoir servi dans le Nord lors de la déroute de l’armée malienne face aux rebelles, au début de l’année. Les unités défaites (gendarmes, militaires et gardes nationaux) ont en effet été redéployées plus au sud. Stationnées à Sévaré (région de Mopti), Sélingué (Sikasso) et Markala (Ségou), elles ont été intégrées à d’autres détachements chargés de sécuriser la zone non occupée. Selon la même source, ces hommes, qui n’ont pas fait leur deuil du massacre d’Aguelhok (19 janvier) imputé aux djihadistes, auraient pu céder à une vengeance aveugle : « En voyant des pantalons retroussés [tenue caractéristique des fondamentalistes, NDLR], il est possible que tout se soit brouillé dans leur tête… »

20/09/2012 à 09h:43 Par Jeuneafrique.com

20 septembre 2012

Des militaires maliens en visite chez l'ennemi à niafunké.

mariko avec ansardine a niafounke

Le député élu de Kolondiéba le docteur Oumar Marikos s'est déplacé à niafunké à bord d'un avion de l'armée malienne pur rencontrer des membres du groupe terroriste ansardine.Le coté curieux de cette voyage est qu'il était accompagné de militaires maliens qui pour la première fois mettent pied dans ces zones sous occupation.

20 septembre 2012

Les rebelles syriens ont pris le contrôle d'un poste frontière avec la Turquie

Les rebelles syriens ont pris le contrôle d'un poste frontière avec la Turquie

image

 

Les rebelles syriens ont pris mercredi le  contrôle du poste de Tall al-Abyad à la frontière avec la Turquie (sud-est) à  l'issue de violents combats engagés mardi avec l'armée fidèle au président  Bachar al-Assad, ont rapporté les médias turcs.    Les chaînes d'information CNN Türk et NTV ont diffusés des images du  drapeau des rebelles flottant sur l'un des bâtiments des douanes, partie  syrienne, depuis la petite ville turque d'Akçakale.    Interrogé par l'AFP, un responsable turc n'était pas en mesure de confirmer  cette information.    Le poste frontière de Tall al-Abyad est situé à une centaine de km au nord  de la ville syrienne d'Ar Raqqah. Il était peu utilisé jusqu'à une date récente.    Les rebelles syriens contrôlent déjà depuis la fin juillet au moins trois  des sept postes-frontières syriens avec la Turquie, Bab al-Hawa, Al-Salama et  Jarabulus, qui constituent les principaux points de passage entre les deux pays.
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20 septembre 2012

ASSAD A REÇU HIER LE MINISTRE IRANIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

 

ASSAD A REÇU HIER LE MINISTRE IRANIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

La diplomatie veut trouver une issue au conflit syrien

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Le président syrien Bachar Al Assad donne audience au chef de la diplomatie iranienLe président syrien Bachar Al Assad donne audience au chef de la diplomatie iranien

Bachar Al Assad a reçu hier à Damas le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi, dont le pays est l'allié régional de la Syrie, a indiqué l'agence syrienne Sana.

«Le président Assad a reçu le ministre iranien des Affaires étrangères», a indiqué l'agence qui a fait également état d'une rencontre auparavant avec le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem.
A son arrivée, le ministre iranien a affirmé à la presse que l'objectif de sa visite était de «consulter» les dirigeants syriens sur la crise, ajoutant que son règlement se ferait «uniquement à l'intérieur de la famille syrienne avec la participation et la coordination de toutes les institutions internationales et régionales». Il a en outre qualifié les relations syro-iraniennes de «très solides».
M. Salehi a en outre regretté l'absence de l'Arabie Saoudite à une réunion lundi au Caire du «groupe de contact»´´ régional sur la Syrie (Iran, Egypte, Turquie et Arabie Saoudite) à laquelle il avait assisté. Lors de cette réunion, il avait proposé l'envoi en Syrie d'observateurs des quatre pays pour tenter d'aider à mettre fin aux violences malgré l'échec de missions similaires sous l'égide de la Ligue arabe cet hiver puis de l'ONU. Il avait également «appelé à un arrêt simultané des violences par les parties en présence, à un règlement pacifique sans intervention étrangère et à un arrêt de l'aide financière et militaire à l'opposition syrienne», selon l'agence iranienne Irna. L'Iran accuse les Occidentaux et plusieurs pays de la région, Arabie Saoudite et Turquie en tête, d'apporter une aide militaire et financière aux groupes rebelles qui combattent le régime syrien. Téhéran a de son côté toujours réfuté apporter une aide militaire à Damas.
Depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011, les pays occidentaux, qui réclament le départ du pouvoir de M. Assad, tiennent l'Iran à l'écart de leurs tentatives de règlement, estimant que ce pays, avec lequel ils sont par ailleurs en litige sur son programme nucléaire, ne peut jouer un rôle positif. De son côté, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a exprimé hier ses «réserves» sur la participation de l'Iran, allié du régime de Damas, au «groupe de contact» quadripartite sur la Syrie. Dans une déclaration à l'AFP, le chef du CNS, Abdel Basset Sayda, a indiqué avoir «exprimé ses réserves sur la participation de l'Iran au groupe de contact» au chef de la diplomatie qatarie, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, qu'il a rencontré mardi à Doha. «Nous apprécions le retour de l'Egypte sur la scène régionale mais nous estimons que l'Iran est partie prenante dans ce qui se passe en Syrie», a affirmé M. Sayda. Le quotidien al-Watan titrait mercredi: «Damas est sécurisée», «l'armée anéantit les terroristes à Alep». Depuis le début de la révolte qui s'est transformée au fil des mois en véritable conflit, les autorités assimilent les rebelles à des terroristes appuyés selon elles par l'étranger.
Dans le nord du pays, les rebelles, qui contrôlaient déjà au moins trois des sept postes-frontières avec la Turquie, se sont emparés hier de celui de Tall al-Abyad (sud-est) à l'issue de violents combats avec l'armée, selon les médias turcs. Les civils, parmi lesquels de nombreux enfants, sont les principales victimes des attaques «aveugles» menées par l'armée, a dénoncé Amnesty International dans un communiqué. «Ces dernières semaines, dans les zones où les forces de l'opposition ont fait reculer les forces gouvernementales, il y a des bombardements aveugles sur les territoires perdus avec des conséquences désastreuses» pour les civils, a indiqué Donatella Rovera, principale conseillère d'Amnesty International pour les situations de crise qui s'est récemment rendue dans le nord de la Syrie. «Des attaques près d'hôpitaux peu après un grand afflux de blessés, ou sur des queues de personnes achetant du pain, font penser que de telles attaques visent délibérément de grands rassemblements de civils», indique le communiqué parlant de «crime de guerre», poursuit l'ONG.

20 septembre 2012

Nord Mali : Ne pas ouvrir la boite de Pandore

rd Mali : Ne pas ouvrir la boite de Pandore

Les chefs d’état-major des armées des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest(CEDEAO), réunis hier dimanche à Abidjanont décidé de l’envoi d’une force militaire auMali. Ainsi, les choses se précipitent pour que la communauté internationale, notamment les pays africains, décident de sortir le Mali du bourbier dans lequel l’ont mis les groupes islamistes armés qui occupent toute sa partie septentrionale.

La question qui se pose maintenant est : l’intervention de la CEDEAO n’est-elle pas le prélude à une véritable guerre au Mali, quand on sait que les groupes islamistes armés (aqmi, mujao, Ançar Edine) ne sont pas là pour jouer et qu’ils ont eu le temps de renforcer leurs positions, sachant pertinemment que le jour de la confrontation avec l’armée malienne - ou les armés alliées africaines - arrivera.

Plus complexe encore sera l’attitude de l’armée malienne elle-même. On sait que, jusqu’à présent, la junte qui semble détenir encore l’essentiel du pouvoir, met la pression sur le gouvernement civil intérimaire pour qu’il diffère, autant que faire ce peut, cette intervention militaire africaine au Mali, même si le président Dioncounda Traoré a fini par solliciter, officiellement, l’aide de la CEDEAO

Cette dernière peut-elle compter, et surtut faire confiance, à une armée malienne déstructurée, capable du meilleur comme du pire, comme vient de le montrer la bavure qui a conduit au massacre de prédicateurs musulmans, dont 9 mauritaniens.

Un incident que d’aucuns ont voulu considérer comme suffisant pour pousser la Mauritanie à agir sans savoir réellement pourquoi et comment. Une attitude va-t-en-guerre que le présidentOuld Abdel Aziz a vite fait de déjouer en déclarant que, " dans les conditions actuelles, on ne peut rendre le Mali responsable de la mort des prédicateurs musulmans "

Ce qui, contre tout entendement, serait une manière cynique d’ajouter encore aux problèmes d’un pouvoir de transition qui ne sait à quel saint se vouer pour rétablir une situation de normalité politique et sécuritaire loin d’être évidente. Cette réunion d’Abidjan est-elle la dernière pour mettre en branle l’expédition militaire ouest-africaine au Mali ? Pour bon nombre d’observateurs, pas forcément mais c’est un pas de franchi sur le chemin de l’intervention militaire contre les groupes armés salafistes qui règnent en maître au nord Mali depuis plus de six mois.

La réunion du Comité des chefs d’Etat-major des pays du Sahel (MaliMauritanieNiger etAlgérie), à la mi-juillet 2012 à Nouakchott, et dont la Mauritanie assure la présidence, n’a pas été déterminante pour dire si oui ou non il y aura une " expédition punitive " contre les groupes armés au nord Mali. Tout au plus, on pouvait s’attendre à ce que ces pays " fixent leurs positions par rapport à l’intervention probable au côté de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest pour la reconquête du Nord Mali ", écrivait un analyste militaire mauritanien, ajoutant : " Personnellement je suis pour une participation de nos troupes à cette intervention. Il est de notre intérêt d’y aller. "

Un avis qui va dans le sens des déclarations du président Alpha Condé qui, de passage àParis, il y a deux mois, prône une " solution militaire " menée par des " forces africaines "dans le nord Mali, précisant que le monde entier " est préoccupé par ce qui se passe dans cette zone ".

Une guerre est " nécessaire "


L’option militaire, imminente ou non, est donc le résultat d’un constat que la CEDEAO a apparemment fait. Mais ce n’est pas l’avis de la junte militaire malienne, qui, quoiqu’en retrait par rapport à ce qui se discute au sein de la communauté internationale, prépare son propre plan de reconquête du nord Mali, convaincue que les salafistes ne sortiront pas d’eux-mêmes.

Reste cependant qu’une opération militaire menée au nord Mali sans le concours de l’Algérieet de la Mauritanie est presque vouée à l’échec. Ce sont les deux seuls pays, en plus duMali et du Niger, qui ont déjà une connaissance suffisante du topo et savent donc à quoi sans tenir, les groupes salafistes étant constitués, pour la plupart, de ressortissants de ces quatre pays.

Présentement, les positions des uns et des autres ne vont pas dans la même direction. Le Mali et l’Algérie avaient exprimé, par l’entremise de leurs ministres des Affaires étrangères, leur désir de trouver " une solution diplomatique " à la crise dans le nord Mali. Le Niger, pays voisin du Mali et qui compte parmi sa population une forte communauté touarègue ayant déjà mené, elle aussi, dans le passé, une rébellion armée, est de ceux qui poussent à l’action militaire. La Mauritanie, par contre, a une position ambigüe sur la question. Certes, elle a déjà mené sa " guerre " au nord Mali contre AQMI mais la donne a changé. 

Pour Nouakchott, il ne s’agit plus de mener la chasse à quelque 300 ou 400 " fous de Dieu "ayant trouvé refuge dans le désert de l’Azawad mais de faire attention pour éviter des dommages collatéraux pouvant toucher des populations qui entretiennent des liens de sang, d’histoire et de culture avec celles du pays. Un casse-tête qui ne pourrait être résolu que dans le cadre d’une action commune africaine, bénéficiant d’un soutien logistique de la France et des USA et garantissant un succès rapide sans grands dommages au sein des troupes engagées dans les combats et des populations civiles prises en otage à TombouctouGaoet Kidal. C’est en fait cela qui constitue le véritable dilemme pour ceux qui savent, plus que les autres, qu’une guerre contre les groupes islamistes solidement installés dans le nord Mali, équivaut à ouvrir la boite de Pandore.

Sneiba Mohamed


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence à www.cridem.org

 

 

20 septembre 2012

Blaise Compaoré à propos de la crise malienne sur France 24 : « Je pense que le problème est à Bamako »

Présent en France dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail, le président du Faso, Blaise Compaoré, a accordé une interview à la télévision France 24, le mercredi 19 septembre 2012. L’envoi des troupes militaires de la CEDEAO au Mali et les négociations avec les groupes islamistes occupant la partie septentrionale du pays sont, entre autres, les questions auxquelles le médiateur de la crise malienne s’est prêté. Sidwaya reprend pour vous cet entretien.
France 24 (F24) : Vous êtes le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cela fait des mois que l’on parle d’une intervention des militaires de la CEDEAO. Il y a eu des réunions au niveau régional, une réunion qui est prévue en marge de l’Assemblée générale des Nations unies le 26 septembre 2012. On a l’impression que les choses sont enlisées.

Blaise Compaoré

Baise Compaoré (BC) : On peut regretter que malgré l’engagement et la détermination de la communauté internationale et bien sûr la grande disponibilité de la CEDEAO, nous constatons que le processus de sortie de crise au Mali est en manque de souffle. Cela, parce que, d’une part, à cause de la fragilité des institutions républicaines à Bamako et d’autre part, il n’y a pas un engagement très ferme pour aller au dialogue politique. Sans oublier qu’il y a la difficulté pour la CEDEAO et le Mali à s’accorder sur le dispositif militaire à mettre en place.
F24 : Le Mali, par l’intermédiaire de son président par intérim, Diocounda Traoré, a officiellement demandé l’aide militaire de la CEDEAO, mais de façon très limitée que ce soit pour le nombre de troupes, mais aussi géographiquement. La CEDEAO peut-il intervenir dans ces conditions ?
BC : C’est vrai qu’il y a eu la requête, mais les conditions qui accompagnent cette requête font qu’il est impossible pour la CEDEAO, aujourd’hui, d’être de façon efficace, sur le terrain. Ce qui fait que les discussions continuent avec les autorités maliennes.
F24 : Il n’y aura pas pour le moment de nouvelle demande d’une résolution du conseil de sécurité des Nations unies parce qu’en gros, c’est impossible ?
BC : Pour le moment, il va falloir attendre que les deux parties : la CEDEAO et le Mali puissent s’accorder sur un dispositif avant que cela soit apprécié correctement.
F24 : Est-ce que c’est au sein de la CEDEAO que certains Etats sont moins volontaires pour envoyer des soldats ou est-ce que le problème est à Bamako ?
BC : Je pense que, pour l’instant, le problème est à Bamako, parce que Bamako voudrait avoir les troupes de la CEDEAO, mais il ne souhaite pas les avoir dans le Sud du pays. Ce qui est impossible pour la CEDEAO d’être efficace si elle n’a pas d’aéroport, d’antenne médicale et de transmission dans cette région. Si elle n’a pas aussi un dispositif qui permet d’éviter que les mouvements armés, par des infiltrations, puissent déstabiliser Bamako, où il y a des ambassades des pays qui vont s’engager et aussi la représentation de la CEDEAO. Tout cela fait que la CEDEAO veut intervenir, mais en tant que partie malienne.
F24 : Où est le blocage à Bamako ? Est-ce le capitaine Sanogo, le Premier ministre ou le président de la transition ?
BC : C’est probablement parce qu’il manque un leader actuellement dans ce processus du côté du Mali.
F24 : Vous êtes aussi en contact avec les forces qui contrôlent le Nord du Mali. Ici, on les considère en Occident comme des fous de Dieu, des terroristes fanatiques. Vous leur parlez, ça ne plait pas à tout le monde dans la région. Est-ce que ce sont des gens avec qui on doit discuter ou non ?
BC : Nous partons d’un principe. Il y a des Maliens qui demandent l’indépendance. Il y a des Maliens qui veulent faire la charia dans tout le Mali. Comme un peu partout ailleurs, je veux dire qu’il y a des Corses qui demandent l’indépendance, mais on ne les attaque pas. Il y a des Québécois qui demandent l’indépendance, on ne les attaque pas non plus. On discute d’abord pour voir si on peut les intégrer dans la république. Si on peut limiter ces revendications qui sont extrêmes et parfois extrémistes. C’est lorsque le dialogue politique échoue que l’on peut imaginer d’entreprendre des actions de fermeté. Sinon, nous savons qu’il y a d’autres groupes pour lesquels nous pensons qu’il faut avoir des attitudes de fermeté. Les groupes Ansar dine et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avec qui nous avons eu des contacts sont des Maliens qui demandent à la fois l’indépendance ou la charia.
F24 : Ansar dine est un groupe avec qui on doit discuter ?
BC : Nous avons eu des contacts et nous pensons qu’en discutant avec eux, on peut arriver à les faire comprendre que nous sommes dans un monde où on ne prend pas les armes pour obliger les hommes et les femmes comme au moyen âge.
F24 : Est-ce que vous diriez que Ansar dine est plus prêt à dialoguer que le pouvoir Bamako ?
BC : Pour l’instant, ils ont envoyé une délégation pour discuter avec nous. Ils ont reçu mes envoyés. Mais nous attendons toujours d’avoir une structure du gouvernement chargée des négociations parce nous n’en avons pas encore reçu.
F24 : Si je comprends bien, des groupes qui contrôlent le Nord du Mali, An sardine est plus prêt et plus structurer à dialoguer que le pouvoir à Bamako ?
B.C : An-sardine l’a annoncé la dernière fois. J’y ai envoyé mon ministre des Affaires étrangères et Iyad Aghali a dit qu’il acceptait la médiation. Il a même dit qu’ il soutien la médiation du Burkina Faso. Cela veut dire qu’il y a une disponibilité plus forte.
F 24 : Mais, comment vous pouvez à la fois négocier avec eux et pousser une intervention militaire de la CEDEAO à laquelle le Burkina Faso est prêt à participer avec des armes ?
B.C : Même en discutant avec eux, je leur dit que l’indépendance ne marchera pas. Il y a beaucoup de composantes de la population au Nord Mali qui sont contre l’indépendance. Je leur dit que ce sera alors difficile pour eux. Avec An-sardine, je leur aie dit qu’au 9e et 10e siècle, on pouvait prendre des armes pour obliger quelqu’un à prier dans un sens ou l’autre, mais au 21e siècle, ce n’est pas possible. Le Mali, la région, le Burkina Faso seront contre. Il faut que nous discutions sur d’autres bases. Voilà les questions que nous évoquons avec eux.
F 24 : Patientez-vous que quelque chose de structurer se mette en place à Bamako ? Ou est-ce que vous vous fixer une limite pour leur dire que vous ne pouvez plus attendre ?
B.C : Je pense que suite à la réunion des chefs d’état-major de la zone ouest africaine, la CEDEAO va se retrouver pour apprécier et voir dans quel sens il faut aller. Dans la mesure où nous savons que ce n’est pas la sécurité du Mali qui est engagée, mais celle de l’ensemble de la zone. Le Burkina Faso a 1200 km de frontière avec le Mali et la moitié est une frontière dite Azawad aujourd’hui. Comprenez que même pour nous et les autres voisins, c’est une préoccupation.
F24 : On parle souvent de sahelistan, d’africanisthan, en disant que ce sont les conséquences de l’intervention occidentale en Libye. Est-ce que vous êtes d’accord avec ces analyses ? A quel point cela menace-t-il votre pays ?
B.C : Ces menaces ont commencé bien avant l’intervention en Libye. Il y a une dizaine d’année que nous avons ce phénomène d’insécurité liée à ces groupuscules dans le Sahara, autour de prise d’otages et de trafics divers.
F24 : Mais est-ce que les choses ne se sont pas empirées après l’intervention ?
B.C : Il est vrai qu’après le démantèlement de l’arsenal militaire en Libye, il y a eu des mouvements qui ont transporté un certain nombre de matériel pour renforcer le dispositif de ces mouvements armés.
F24 : Vous parlez des otages, il y a des otages occidentaux, notamment français. Dans la zone, vous êtes aussi impliqué dans les tentatives de médiations pour les faire libérer. Certains otages ont été libérés dans votre pays ces derniers temps. Avez-vous des nouvelles des otages français ?
B.C : Ce que nous savons, comme le gouvernement français et la plupart des pays voisins, c’est que les otages sont toujours en vie. Nous voyons actuellement avec les autorités françaises comment trouver une passerelle pour qu’un dialogue puisse s’instaurer véritablement et voir dans quel sens nous pouvons faire libérer ces otages.
F24 : Avez-vous des preuves que les quatre otages français enlevés il y a deux ans sont en vie récemment ?
B.C : Les preuves de vie sont ce que nous recevons aussi comme message de la part de ces milieux qu’ils sont bien en vie. Nous n’avons pas engagé de négociations avec eux. Nous attendons, qu’avec les autorités françaises, nous puissions voir ensemble, comment nous allons faire au mieux cette question de négociation.
F24 : On a beaucoup parlé, ces derniers temps, de présence de forces spéciales françaises sur votre territoire, d’opération américaine un peut sécrète pour des vols de reconnaissances. Pourquoi le Burkina Faso ouvre ses portes à la présence occidentale ?
B.C : Nous travaillons avec les occidentaux depuis des décennies. Le monde est ainsi fait et par exemple, la France coopère avec le Qatar. Vous êtes partout dans le monde. La France et le Burkina entretiennent des relations beaucoup plus anciennes que certains Etats. Il y a les mêmes niveaux de coopérations avec les Etats-Unis. Nous partageons des valeurs et nous pensons que nous pouvons partager, à la fois des informations et avoir avec eux de l’assistance en matière de formation. Nous n’avons pas d’engagements, ni avec la France, ni avec les Etats-Unis, pour des opérations militaires pour l’instant.
F24 : Vous dites pour l’instant. Est-ce à dire que c’est quelque chose qui peut arriver ?
B.C : Comme partout, dans le monde, ces rapports peuvent conduire à des niveaux un peu plus élevé en fonction de la disponibilité des uns et des autres.
Propos retranscris par Steven Ozias KIEMTORE et Omar Patinéma OUEDRAOGO

Fasonet

20 septembre 2012

Mali : Le temps « presse et il faut une décision » (selon le PM Diarra)


Mali : Le temps « presse et il faut une décision » (selon le PM Diarra)

Le Premier ministre malien de transition Cheikh Modibo Diarra, le 22 juin 2012 à Ouagadougou

PARIS — Le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra a affirmé mercredi à l’AFP que le temps « pressait » pour une intervention dans le nord du Mali sous contrôle de groupes islamistes, et réclamé « beaucoup plus de fermeté » de la communauté internationale.

« Le temps est du côté des terroristes. Plus nous prenons du temps, plus ils ont l’opportunité de faire des dégâts, de s’enraciner, de peaufiner leur stratégie », a souligné M. Diarra, en visite à Paris où il doit s’entretenir jeudi avec le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

« Je demande beaucoup plus de fermeté de la communauté internationale, et surtout qu’on prenne une décision », a-t-il ajouté, alors que le Mali a officiellement demandé l’aide de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et saisi l’Onu d’une demande d’appui et d’accompagnement.

« Plus le temps passe, plus cela va être compliqué de déloger » les groupes armés dans le nord du Mali, « plus ils ont le temps de cibler d’autres endroits et d’exporter le problème ailleurs », a ajouté M. Diarra.

« Nous sommes prêts et nous attendons l’engagement de nos partenaires à nos côtés », a-t-il dit. « Nous avons suffisamment de troupes, ce qui nous manque c’est le renseignement, l’aspect logistique et la formation », a-t-il insisté, énumérant « des armes individuelles, des détecteurs de métaux, tout ce qui permet une lutte anti-terroriste efficace dans les villes ».

« Le Mali aura aussi besoin de logistique, d’armes, de formation et de renseignement pour la phase de reconquête du nord », a-t-il ajouté, rappelant que Bamako avait demandé « cinq bataillons à la Cédéao pour venir en appui à l’armée malienne dans le nord ». « Nous avons également demandé le soutien aérien de tous nos amis et partenaires. Une conquête comme ça ne peut pas se faire sans soutien aérien », a-t-il souligné.

Interrogé mercredi sur la chaîne de télévision France 24, le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans le conflit malien, a jugé au contraire que les conditions n’étaient pas réunies pour une intervention armée ouest-africaine, en rejetant la responsabilité sur les autorités maliennes.

Le Mali a sollicité l’aide militaire de la Cédéao tout en excluant un déploiement de forces militaires combattantes à Bamako, ce qui, selon M. Compaoré, est « impossible ».

« Il n’y a aucune réticence à Bamako », a pourtant assuré M. Diarra. « La requête d’aide faite à la Cédéao reflète la position du gouvernement, de toute l’armée du Mali et de toutes les populations du Mali ».

« Les besoins du Mali ont été mis sur le papier », a-t-il dit, énumérant les différentes phases d’une opération: sécurisation de Bamako laissée à la responsabilité des forces maliennes; appui logistique et formation des troupes maliennes avec la Cédéao; reconquête du nord avec l’appui de cinq bataillons ouest-africains; sécurisation des zones après la reconquête.

Le nord du Mali est occupé depuis avril par des groupes armés islamistes qui ont imposé dans leurs zones une stricte application de la charia.

« La situation est très fluide dans le nord et varie selon ce qui sort des différentes rencontres de la communauté internationale. Leur langage change en fonction de leur perception de la résolution de la communauté internationale », a-t-il fait valoir.

M. Diarra s’est félicité de « l’oreille attentive » de la France dans le dossier malien, mais a déclaré « comprendre » que la question des otages pourrait entraver un éventuel soutien français. « La question des otages pourrait gêner la France, ce serait légitime », a-t-il déclaré.

« Nous devons mettre la libération des (6) otages dans l’équation, mais sans compromettre notre résolution de débarrasser le nord du pays des groupes armés et des trafiquants », a-t-il dit.

 (© 19/09/2012 AFP) - 

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